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Le Chaga, également connu sous le nom de Inonotus obliquus, est un champignon médicinal qui suscite de plus en plus d’intérêt pour ses possibles propriétés anticancéreuses. Cultivé principalement sur les bouleaux des régions froides, ce remède traditionnel est aujourd’hui au cœur de nombreuses études scientifiques.
Mais que dit la science exactement au sujet du Chaga et la prévention du cancer ?
Dans cet article, nous allons examiner les recherches récentes et découvrir ce que la science révèle sur ce champignon fascinant et son potentiel impact sur la santé.
Table des matières
Qu'est-ce que le Chaga ?
Avant de nous pencher sur le Chaga et ses potentiels effets sur le cancer, prenons le temps de savoir ce qui se cache derrière ce drôle de champignon à l’allure de protubérance carbonisée.
Définition et origine
Le Chaga est un champignon parasitaire qui pousse principalement sur les bouleaux. Son apparence unique le distingue des autres champignons. Il se présente en effet sous la forme d’une masse irrégulière et sombre, souvent comparée à du charbon de bois brûlé.
On le trouve principalement dans les forêts de bouleaux de Russie, notamment en Sibérie, ainsi qu’au Canada, en Alaska, en Corée du Nord et dans certaines régions de l’Europe du Nord, comme la Scandinavie. Ce champignon médicinal peut prendre plusieurs années, voire des décennies, pour atteindre une taille significative, absorbant au fil du temps les nutriments et les composés bénéfiques de son hôte, le bouleau.
Le Chaga ressemble à une excroissance anormale ou une écorce endommagée. Cependant, cette apparence trompeuse dissimule un trésor naturel prisé pour ses potentielles vertus médicinales depuis des millénaires.
En effet, les peuples autochtones utilisent le Chaga depuis des siècles pour ses supposées propriétés curatives. Il est traditionnellement préparé en infusion ou en décoction, servant de remède naturel pour renforcer l’immunité, améliorer la santé générale et, plus récemment, pour ses possibles effets anticancéreux.
Utilisation traditionnelle
Le Chaga est utilisé depuis des siècles dans diverses cultures, est réputé pour ses nombreuses propriétés médicinales. En Sibérie et en Russie, les populations locales ont longtemps consommé du thé de Chaga pour renforcer leur immunité et améliorer leur santé générale. Cette boisson, préparée en faisant bouillir des morceaux séchés du champignon dans de l’eau pendant plusieurs heures, était prisée pour ses effets bénéfiques sur la longévité et la résistance aux maladies.
Dans la médecine traditionnelle chinoise, le Chaga est utilisé pour équilibrer le Qi et renforcer les systèmes vitaux, comme la rate, le foie et les reins. En effet, ce champignon est intégré à des décoctions et des infusions pour traiter divers maux, allant des troubles digestifs aux maladies de la peau.
De leur côté, les Amérindiens, en Amérique du Nord, l’employaient non seulement comme remède médicinal, mais aussi comme élément spirituel dans leurs rituels. Ils utilisaient en effet le Chaga pour ses propriétés purificatrices, croyant qu’il pouvait harmoniser le corps et l’esprit et favoriser la connexion avec le monde spirituel.
Composants bioactifs
Comme vous l’aurez compris, le Chaga est un champignon riche en divers composants bioactifs qui lui confèrent ses nombreuses propriétés médicinales.
Parmi les principaux constituants, on trouve les polysaccharides, particulièrement les bêta-glucanes, qui sont reconnus pour leurs effets immunomodulateurs. Ces composés stimulent le système immunitaire, aidant l’organisme à combattre les infections et à améliorer la résistance générale.
Le Chaga contient également des triterpènes, notamment de l’acide bétulinique, dérivé du bouleau sur lequel il pousse. Cet acide est étudié pour ses potentiels effets anticancéreux et anti-inflammatoires, montrant une capacité à induire l’apoptose des cellules cancéreuses et à réduire l’inflammation.
Par ailleurs, les polyphénols présents dans le Chaga sont de puissants antioxydants, aidant à neutraliser les radicaux libres et à protéger les cellules contre les dommages oxydatifs.
En outre, le Chaga est une source importante de mélanine, un pigment qui possède des propriétés antioxydantes et est bénéfique pour la santé de la peau. Il contient également des vitamines, notamment la vitamine D, et divers minéraux comme le potassium, le rubidium, le césium et le zinc, qui jouent des rôles essentiels dans le maintien de la santé générale.
Le Chaga et ses propriétés anticancéreuses : revue des études scientifiques

Nous vous proposons à présent une sélection des études scientifiques réalisées sur le Chaga et le cancer. Comme vous allez le voir, les résultats sont encourageants, néanmoins, des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer son efficacité.
Le Chaga comme complément aux thérapies anti-cancéreuses
Une étude [1] publiée dans Frontiers a examiné l’effet du Chaga sur la viabilité des cellules de cancer de la vessie chez le chien. Les résultats ont montré que le Chaga réduit significativement la durée de vie des cellules cancéreuses et améliore la sensibilité de ces cellules aux médicaments anticancéreux comme la vinblastine, la mitoxantrone et le carboplatine.
Ainsi, cette étude suggère que le Chaga pourrait être un complément potentiel dans les traitements contre le cancer de la vessie.
Une autre étude [2] examine les lignées cellulaires cancéreuses qui sont les plus sensibles aux triterpénoïdes du Chaga. Deux triterpénoïdes spécifiques, l’inotodiol et le 3-β-22 α-dihydroxylanosta-8, 25-diène-24-one, ont montré des activités anticancéreuses comparables à celles des médicaments conventionnels utilisés en chimiothérapie.
Potentiels effets sur le cancer du sein
Dans une étude de 2021 [3], les chercheurs ont testé un extrait de Chaga sur des cellules de cancer du sein en laboratoire pour observer son effet sur leur croissance.
L’équipe de scientifiques a pu observer que l’extrait de Chaga a réduit la croissance des cellules cancéreuses du sein en activant un processus appelé autophagie, qui aide les cellules à se nettoyer et à se renouveler. Chez les souris, l’extrait a également diminué la taille des tumeurs. Les chercheurs ont identifié deux composants spécifiques, l’inotodiol et l’acide trameténolique, comme étant particulièrement efficaces.
D’ailleurs, une autre étude [4] a confirmé l’efficacité de l’inotodiol. En effet, les chercheurs ont créé un modèle de rat pour le cancer du sein diabétique. Ils ont ainsi pu observer que l’inotodiol s’est avéré efficace pour réguler les niveaux de glucose sanguin et contrôler la prolifération des tumeurs mammaires en induisant l’apoptose via la régulation négative de la signalisation de la β-caténine.
Observation des effets du Chaga sur le cancer de la bouche
Le cancer de la bouche est une tumeur maligne fréquente, mais les traitements actuels sont souvent limités par leurs effets secondaires et complications. Dans ce contexte, le champignon Chaga, connu pour ses propriétés anticancéreuses, a été étudié à plusieurs reprises dans le cadre du cancer de la bouche.
Les chercheurs ont ainsi traité des cellules HSC-4 (célulles cancéreuses) avec des extraits de champignon Chaga et ont analysé la viabilité cellulaire, la prolifération, la glycolyse, la respiration mitochondriale et l’apoptose.
Observations :
- Une réduction de la viabilité et de la prolifération cellulaire (moins de cellules cancéreuses survivent et elles se reproduisent moins) ;
- L’inhibition du métabolisme énergétique (les cellules cancéreuses sont privées de l’énergie dont elles ont besoin pour croître et se diviser) ;
- Induction de l’apoptose par autophagie (les cellules cancéreuses commencent à se décomposer et à mourir en utilisant leurs propres mécanismes internes)
Mécanismes d'action du Chaga dans la prévention du cancer

Comme nous l’avons indiqué, le Chaga, comme la majorité des champignons médicinaux, est extrêmement riche en composants bioactifs. C’est à cette richesse, qu’il doit ses potentiels effets anticancéreux.
Effet antioxydant pour la prévention du cancer
Le Chaga, riche en polyphénols et en superoxyde dismutase, est un puissant antioxydant naturel. Ces composants aident à neutraliser les radicaux libres, réduisant ainsi le stress oxydatif et protégeant les cellules contre les dommages. Cette action protectrice est cruciale pour la prévention des maladies chroniques et dégénératives, en maintenant l’intégrité cellulaire et en soutenant la fonction immunitaire.
Ainsi, en consommant des aliments et des suppléments riches en antioxydants, tels que le Chaga, il est possible de renforcer la défense naturelle de l’organisme contre les dommages cellulaires et promouvoir une meilleure santé à long terme.
Modulation du système immunitaire
Le Chaga influence les réponses immunitaires par plusieurs mécanismes, aidant ainsi à lutter contre le cancer.
En effet, comme nous l’avons dit un peu plus tôt, il est source de polysaccharides, (bêta-glucanes). Ces composants stimulent les cellules immunitaires telles que les macrophages, les lymphocytes T et les cellules tueuses naturelles (NK).
De plus, le Chaga contient des triterpènes, comme l’acide bétulinique, qui peuvent induire l’apoptose (mort cellulaire programmée) des cellules cancéreuses. Ces composés inhibent également la prolifération des cellules tumorales en modulant divers chemins de signalisation cellulaire.
En outre, le Chaga agit comme un immunomodulateur, régulant la réponse immunitaire pour qu’elle soit plus efficace contre les cellules cancéreuses sans causer de dommages excessifs aux tissus sains. Cette modulation est essentielle pour éviter une réponse immunitaire excessive qui pourrait entraîner des maladies auto-immunes.
Induction de l'apoptose
Le Chaga peut induire la mort des cellules cancéreuses par un processus appelé apoptose, ou mort cellulaire programmée. Grâce à sa richesse en triterpènes (acide bétulinique, extrait du bouleau), il déclenche des voies de signalisation spécifiques à l’intérieur des cellules cancéreuses.
Ces voies activent les caspases, qui sont des enzymes responsables de la dégradation des protéines et de l’ADN, conduisant à la destruction des cellules cancéreuses sans affecter les cellules saines.
Le Chaga module également l’expression des protéines régulatrices de l’apoptose, augmentant les protéines pro-apoptotiques et diminuant les protéines anti-apoptotiques. Cela crée un environnement cellulaire favorable à l’apoptose, empêchant ainsi la prolifération des cellules tumorales.
Consommation du Chaga : méthodes et précautions
Attention, malgré les études encourageantes, il n’existe pas de preuve formelle concernant les effets anticancéreux du Chaga. Cependant, si vous souhaitez l’essayer — avec l’accord de votre médecin et sous sa supervision — alors voici quelques conseils utiles.
Les différentes formes de consommation
Le Chaga peut être intégré dans votre routine quotidienne de diverses manières, chacune offrant ses propres avantages. La forme la plus courante est le thé de Chaga, préparé en faisant mijoter des morceaux séchés ou de la poudre de Chaga dans de l’eau chaude pendant 20 à 30 minutes.
Pour celles et ceux qui préfèrent les compléments, le Chaga est disponible en capsules, en poudres et en extraits liquides. Les capsules et les poudres sont pratiques et faciles à doser, idéales pour ceux qui cherchent une méthode simple d’incorporer le Chaga dans leur alimentation quotidienne. Vous pouvez par exemple ajouter une cuillère de poudre de Chaga à un smoothie, une boisson chaude ou un plat.
Quelle que soit la forme galénique que vous choisirez d’acheter, assurez-vous de choisir des produits de qualité. De préférence d’origine biologique et vendu avec des résultats d’analyses de laboratoire tiers afin de garantir la pureté et la concentration du produit.
Dosage du Chaga
La consommation du champignon Chaga peut varier en fonction de la forme sous laquelle il est pris (thé, extrait, poudre, capsule) et des objectifs de santé spécifiques. Il varie également en fonction de divers facteurs inhérents à chaque personne, tels que le poids, l’âge, l’état de santé, etc.
Voici cependant quelques ordres de grandeur, lesquels nous vous invitons à faire valider par un médecin ou par un naturopathe.
Pour le thé de Chaga, il est généralement recommandé d’utiliser environ 1 à 2 cuillères à soupe de poudre ou de morceaux de Chaga séché par litre d’eau, en faisant mijoter le mélange pendant 30 à 60 minutes.
Pour les extraits de Chaga, la dose typique varie de 200 à 500 mg par jour, prise en une ou deux doses. Les capsules de Chaga sont souvent dosées à 500 mg, avec une recommandation de prendre une à deux capsules par jour.
Quoi qu’il en soit, quelle que soit la forme de Chaga, il est important de commencer avec une dose plus faible et de l’augmenter progressivement pour évaluer la tolérance individuelle.
Interactions et effets secondaires
Avant de vous laisser, voici quelques recommandations avant de consommer le champignon Chaga. Il est en effet important de prendre certaines précautions.
Tout d’abord, les personnes prenant des médicaments anticoagulants ou antiplaquettaires doivent être prudentes, car le Chaga peut augmenter le risque de saignement en raison de ses propriétés anticoagulantes naturelles. De plus, les personnes atteintes de maladies auto-immunes doivent consulter leur médecin, car le Chaga peut stimuler le système immunitaire et potentiellement aggraver ces conditions.
Quant aux effets secondaires possibles du Chaga, on trouve : les troubles digestifs tels que des maux d’estomac, des diarrhées ou des ballonnements. Par ailleurs, il est bon de savoir qu’il existe un risque de néphropathie à l’oxalate, une condition où des cristaux d’oxalate se forment dans les reins, pouvant entraîner des lésions rénales, comme observé dans certains cas cliniques. Sachez toutefois que cela est généralement associé à une consommation excessive.
Enfin, les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants doivent éviter de consommer le Chaga, en raison du manque de recherches suffisantes sur son innocuité dans ces populations.
Il est toujours recommandé de consulter un professionnel de la santé avant d’ajouter le Chaga à son régime alimentaire, surtout si des conditions médicales préexistantes sont présentes.
Sources
[1] Activité anticancéreuse du champignon Chaga ( Inonotus obliquus ) contre les organoïdes du cancer de la vessie du chien (Frontiers) ;
[2] Triterpénoïdes du champignon chaga comme compléments aux thérapies anticancéreuses mini-invasives : une revue (PubMed)
[3] L’extrait de champignon chaga induit l’autophagie via la voie de signalisation AMPK-mTOR dans les cellules cancéreuses du sein (PubMed)
[4] L’inotodiol supprime la prolifération du cancer du sein dans un modèle de rat atteint de diabète sucré de type 2 via la régulation négative de la signalisation de la β-caténine (PubMed)